A.− Sentence courte et imagée, d'usage commun, qui exprime
une vérité d'expérience ou un conseil de sagesse et auquel se réfère le
locuteur. Synon. adage, dicton, maxime.Parler par proverbes; comme dit le proverbe.L'interprétation des textes doit être très minutieuse. Il
faut toujours craindre l'effet du vieux proverbe : « A beau mentir qui vient de
loin » (Marin, Ét. ethn.,1954, p.
65):
Les proverbes ne
sont point d'entendement, mais de raison. Ils ne concernent jamais la nature
des choses, mais ils visent à régler la nature humaine, et vont toujours à
contre-pente, contre les glissements qui nous sont naturels. Alain, Propos,1933, p.
1161.
− Loc. verb. Passer en proverbe; faire (un) proverbe. Être
cité, citer comme proverbe. Cela a fait un proverbe
dans l'instant (Ac.1798-1878).Cela a passé en
proverbe (Ac.).
♦ P. ext.
Être cité comme modèle ou comme exemple typique. Aussi, leur manière
d'aimer [d'une
tribu célèbre] a-t-elle passé en
proverbe; et Dieu n'a point fait de créatures aussi tendres qu'eux en amour (Stendhal, Amour,1822, p.
195).
Constituer une expression usuelle et stéréotypée. Cette dénomination
adjective [les
sensualistes] est insidieuse sous un
rapport : elle rappelle la sensualité attribuée injustement, à la vérité, au
système d'Épicure, mais enfin passée en proverbe; elle induit à jeter de la
défaveur sur ceux qui admettent l'intervention des sens dans l'explication de
l'entendement humain (Broussais, Phrénol.,leçon 3,
1836, p. 68).
B.− P. ext., littér. Phrase qui contient une sentence et qui exprime une
vérité générale. Et l'on est arrivé à
ériger en proverbe ce vers, d'ailleurs bien frappé, de Voltaire : Qui sert bien
son pays n'a pas besoin d'aïeux (L'Hist. et ses méth.,1961,
p. 725).
♦ Livre des Proverbes; les Proverbes; les Proverbes de
Salomon. Livre canonique de l'Ancien Testament qui contient un
ensemble de recueils et de maximes morales et de sagesse, le plus important des
livres sapientiaux. Le livre des Proverbes, dans la bible
hébraïque, fait partie des Hagiographes (Bible 1912, p.
778).
II.− Vieilli. Pièce en général très brève présentant une action
propre à mettre en lumière le sens d'un proverbe qui constitue souvent le
titre, mais qui reste parfois à deviner (d'apr. Van Tieghem, Dict. des Litt., 1968). Les jeux innocens sont
bien niais, les cartes bien tristes, la conversation bientôt épuisée : on joue
la comédie; on fait choix d'un proverbe de Carmontel; on se dispute les rôles (Jouy, Hermite,t. 1, 1811,
p. 58).Mais c'est
une générosité intéressée, puisqu'elle vous demande d'aller jouer des proverbes
chez elle (LeclercqProv. dram.,Répét.
prov., 1835, 8, p. 394
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